- duke a écrit:
- aujourd'hui j'ai une pensée pour les derniers vétérans de la Seconde Guerre Mondiale
Tout d'abord bonne journée à tout le monde !
Ensuite, je partage la même pensée que toi Duke. Il ne faudra plus
jamais revivre à nouveau une telle chose.
J'aimerais également souligner le 30e anniversaire de la mort du pilote de Formule 1, le québécois Gilles Villeneuve.
En 2002, j'écrivais ce texte en son honneur, le voici à la sauce d'aujourd'hui...
Gilles Villeneuve 30 ans déjà…Il y a 30 ans déjà que notre Petit Prince nous a quittés vers une destination inconnue sans nous avoir laissé le temps de lui dire merci. Un merci pour tout ce que tu as fait au cours de tes brèves années en Formule 1. Dans ton costume de chevalier, tu avais l’air d’un brave combattant, au volant de ta monture, tu étais toujours prêt à faire face à la musique peu importe l’adversaire et l’endroit.
En piste, tes rivaux t’admiraient et te respectaient pour ton cran et pour ton don exceptionnel. Adroit et téméraire en course, tu étais un funambule qui roulait constamment sur le fil du rasoir à la limite du possible. Avec toi, il n’y avait jamais de demi-mesure, les deuxièmes ou troisièmes places, tu laissais ça aux autres, pour toi c’était la victoire ou rien. Seule la plus haute marche du podium signifiait quelque chose pour toi… être le meilleur ! Tes exploits en piste ont marqué d’une encre indélébile le grand livre de l’histoire de la Formule 1. Nonobstant les statistiques, peu de pilotes peuvent prétendre d’avoir écrit d’aussi belles pages sur la course automobile que toi. Imagine, tu es le seul à être reconnu comme l’un des plus grands sans avoir remporté un seul titre mondial.
Personne n’avait vu avant toi un pilote ayant autant de fougue à chaque course… je pouvais voir facilement le feu dans tes yeux et une volonté de vaincre à tout prix. Malgré des montures qui ne répondaient pas toujours à la hauteur de tes attentes, tu nous étonnais à chaque fois avec un de tes tours de magie, tel sortant un lapin de ton chapeau. Ta première victoire en 1978, tu nous l’as offert dans ton royaume, nous étions heureux et fier de voir notre Petit Prince recevoir le drapeau à damier avant les autres.
Nous avions l’impression de vivre un rêve, tu avais alors conquis notre cœur par cette victoire qui nous semblaient impossible. L’année 1979, tu as passé à un cheveu d’être sacré champion du monde. Ta grande générosité envers ton coéquipier plus expérimenté que toi ont démontré à nous tous, ta grandeur d’âme et ton côté chevaleresque. Lors de ton dernier passage dans ton royaume en 1981, tu as réussi à nous éblouir une fois de plus par une prestation digne d’un des plus grands virtuoses du sport automobile. J’en étais bouche bée de te voir valser sur le circuit, aveuglé par le museau avant de ta voiture. Cette performance t’aura valu des éloges comme nul n’en avait reçu avant toi.
L’année 1982 aurait dû t’apporter cette consécration qui t’avait échappé trois ans plutôt. Enfin ! Tu l’avais ta voiture pour gagner ce titre tant convoité, mais malheureusement, la guigne devait s’acharner sur toi et en décider autrement. Sortie de piste, disqualification et trahison, voilà ce qui résume bien ce début de saison difficile. Puis, vint ce fatidique 8 mai à Zolder en Belgique. Au volant de ton cheval cabré, tu attaquais le circuit avec une hargne viscérale envers ce coéquipier perfide qui avait trahi cette loyauté qui vous liait. Mais cette randonnée devait être ton dernier tour de piste. Tu allais bientôt être l’acteur principal d’un drame déchirant où le monde perdrait à jamais son héros. Lors des qualifications, ta monoplace devait s’accrocher contre une voiture qui te bloquait le chemin, ta Ferrari monta sur la roue arrière de l’autre et pris son envol vers sa destinée. Aucun d’entre nous ne pouvait croire que cette belle aventure était terminée. Aujourd’hui Petit Prince, tu nous regardes peut-être sur ta petite planète avec le regret de ne pas avoir accompli ton rêve, mais ta légende est louangée partout à travers le monde pour ton courage et ta détermination.
Printemps obscur d’un hérosCe mois de mai 1982 avait les allures d’un automne où les feuilles de couleurs brunâtres tombent,
Le vent souffla une peine accablante et nous étions bouleversés et silencieux comme une tombe,
Sombre et mélancolique était le ciel qui recouvrait entièrement ce paysage cruel,
Le mal à l’âme nous pénétrait comme une épée transperçant mortellement notre plaisir individuel,
Puisque notre héros intrépide brusquement ne rayonnait plus d’aucune lumière de vie,
Nous laissant totalement anéanti comme des orphelins aux rêves inassouvis.
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