Nathalie BayeDans Les Sentiments (2004)
Fille de peintres bohèmes, Nathalie Baye, enfant dyslexique, abandonne ses études à 14 ans pour intégrer une école de danse à Monaco. A 17 ans, elle part à New York compléter sa formation dans les ballets russes. Mais à son retour, elle s'oriente vers le théâtre, et entre au Cours Simon puis au Conservatoire. En 1972, alors que
Faustine et le bel été marque sa première apparition au cinéma, elle fait une rencontre décisive, celle de François Truffaut, qui lui offre le rôle de la scripte dans
La Nuit américaine. Preuve de la confiance que lui accorde le maître de la Nouvelle Vague, elle prête sa voix à l'énigmatique standardiste de
L'Homme qui aimait les femmes et, surtout, donne la réplique au cinéaste dans un ses de films les plus personnels,
La Chambre verte (1978).
Nathalie Baye travaille très tôt avec deux autres grands réalisateurs : Pialat (
La Gueule ouverte, 1974) et Godard. Celui-ci la dirige dans
Sauve qui peut la vie, qui lui vaut le César du Meilleur second rôle en 1981, récompense qu'elle décrochera l'année suivante pour
Une étrange affaire (Pierre Granier-Deferre). Aux suffrages des cinéphiles viennent s'ajouter ceux du grand public, qui s'identifie à cette comédienne discrète au sourire charmeur, jouant les profs chez Tavernier (
Une semaine de vacances, 1980) et
Les Provinciales chez Goretta. A l'affiche de deux succès de 1982,
Le Retour de Martin Guerre et
La Balance, elle décroche, pour sa composition de prostituée dans le film de Bob Swaim, le César de la Meilleure actrice en 1983. Si le mélo
J'ai épousé une ombre asseoit son statut de star, elle n'en continue pas moins de tourner avec les rois de la déconstruction Blier
(Notre histoire) et Godard
(Détective).
Moins présente sur les écrans à partir de la fin des années 80, Baye trouve en 1990 un de ses plus beaux rôles, celui d'une mère divorcée qui perd pied, dans le premier film de Nicole Garcia
Un week-end sur deux. En 1999, année-charnière, elle retrouve les faveurs des spectateurs en interprètant une des esthéticiennes du très couru
Vénus beauté (Institut) de Tonie Marshall et obtient le Prix d'interprétation à Venise pour
Une liaison pornographique. Redevenue une actrice de premier plan, elle est choisie par Spielberg pour incarner la mère de DiCaprio dans
Arrête-moi si tu peux (2002). Longtemps abonnée aux rôles de femme raisonnable, la comédienne n'hésite plus à laisser libre cours à sa fantaisie
(Ca ira mieux demain, L'Un reste, l'autre part). Politicienne sans scrupules pour Chabrol
(La Fleur du mal), Nathalie Baye, très sollicitée par les cinéastes de la jeune génération, incarne au contraire des femmes vulnérables pour Noémie Lvovsky
(Les Sentiments), Thierry Klifa
(Une vie à t'attendre) ou encore Xavier Beauvois avec
Le Petit lieutenant (2005) qui lui vaut son deuxième César de la Meilleure actrice en 2006.
Immense actrice à qui les journalistes reprochent souvent ses rôles (de dépressives) des débuts... Des rôles qui au contraire montre son évolution dans son parcours d'actrice et sa capacité à tout jouer. Ses rôles dans
Une semaine de vacances[i] ou [i]Une étrange affaire[i] sont tout aussi inoubliables que ses rôles de femme fantaisiste voir délurée qu'elle interprète pour notre plus grand bonheur dans [i]Ca ira mieux demain ou
Les Sentiments. Un de ses plus beaux rôles (voir le plus beau) est celui du Commandant de police vulnérable et échorchée vive dans [i]Le Petit lieutenant[i]... elle crève littéralement l'écran, et alors qu'on sait qu'elle peut tout jouer, elle nous surprend encore par sa sensibilité.
http://lesouriredenathalie.free.fr/
http://nathaliebaye.free.fr/acc_pc.htm
MADAME MUSQUIN