Philippe NoiretUn acteur époustouflant que j'adore ! Mon comédien préféré !
J'adore son talent, sa diversité dans ses choix, la sensibilité et la fragilité qui se dégage de ses personnages derrière la carrure imposante du bonhomme ! Un monstre tout simplement !
Né le 1er octobre 1930 à Lille.
Après avoir échoué trois fois au bac, Philippe Noiret prend des cours d'art dramatique et entre en 1953 au Théâtre National Populaire dirigé par Jean Vilar. Il y connaît la vie de troupe pendant sept ans, côtoie Gérard Philipe, y interprète plus de quarante rôles. Parallèlement, il forme un duo comique de cabaret avec Jean-Pierre Darras, loin des pièces classiques du TNP.
En 1956, il tient son premier rôle au cinéma
La Pointe courte d'Agnès Varda, en remplacement de Georges Wilson initialement prévu mais malade. Cependant, mal à l'aise avec son image, le résultat le traumatise et abandonne toute idée de revenir au cinéma.
C'est seulement en 1960 qu'il apparaît à nouveau sur grand écran dans
Zazie dans le métro de Louis Malle. Hormis quelques rôles comme dans
Therèse Desqueyroux de Georges Franju (1962), ou
La Vie de château de Jean-Paul Rappeneau (1966), Philippe Noiret enchaîne des seconds rôles sans percer. Mais c'est le personnage de paysan rêveur et bucolique d'
Alexandre le Bienheureux, réalisé par Yves Robert, qui le fait remarquer des professionnels et du grand public en 1968, au point de pouvoir se consacrer définitivement qu'au cinéma.
Conscient qu'il ne tiendra jamais des rôles de jeune premier, le comédien enchaîne les apparitions en Monsieur Tout-le-monde (
La Vieille fille, 1971), n'hésitant pas à bousculer son image bonhomme avec des longs-métrages polémiques comme
La Grande bouffe de Marco Ferreri, récit d'un suicide collectif par la nourriture qui provoque un véritable scandale à Cannes en 1973. Il se fait une spécialité des personnages de composition, avec une prédilection pour certains réalisateurs comme Bertrand Tavernier, son double (
L'Horloger de Saint-Paul, 1973 ;
Que la fête commence, 1975 ;
Le Juge et l'assassin, 1976 ;
Coup de torchon, 1981 ;
La Vie et rien d'autre, 1988), Philippe de Broca (
Les Caprices de Marie, 1970 ;
Tendre poulet, 1977 ;
On a volé la cuisse de Jupiter, 1979...) ; Claude Zidi (
Les Ripoux...). Parallèlement, il n'hésite pas à tenir les rôles principaux dans des premiers films comme ce fut la cas pour Tavernier et son
Horloger ou Henri Graziani et
Poil de Carotte, 1970.
Philippe Noiret passe au statut de star hexagonale grâce à l'immense succès populaire du
Vieux Fusil de Robert Enrico qui lui vaut un César du Meilleur Acteur en 1976. Mais le comédien n'abandonne pas pour autant son goût de la composition, nuançant d'une pointe d'humanité ses rôles de salaud (
Coup de torchon, 1981), ou de perversité ses personnages de bourgeois honorables (
Le Temoin, 1974).
Il suit par ailleurs une carrière en Italie, principalement sous la direction de Mario Monicelli (
Mes chers amis,
Pourvu que ce soit une fille), et devient la figure incontournable des comédies françaises à succès dans les années 80 et 90 avec
Twist again à Moscou de Jean-Marie Poiré et surtout
Les Ripoux de Claude Zidi, en 1984. Le succès de ce film donne lieu cinq ans plus tard à une suite intitulée
Ripoux contre ripoux, et le tandem de flics formé par Noiret et Thierry Lhermitte remettra le couvert en 2003 pour Ripoux 3, du même réalisateur. L'acteur remporte son second César en 1990 pour
La Vie et rien d'autre et figure même en haut de l'affiche de productions internationales comme
Cinema Paradiso (1988), primé à Cannes et aux Oscar.
Moins sollicité par le cinéma au milieu des années 90, Philippe Noiret remonte sur les planches en 1997 dans
Les Côtelettes de Bertrand Blier puis joue dans l'adaptation cinématographique de la pièce en 2003, toujours signée Blier.
L'Homme du hasard (2001) de Yasmina Reza et la lecture des
Contemplations de Victor Hugo (2003) sont ses autres retours sur les planches. Et c'est en jouant d'un père tendre et maladroit sous la direction de Michel Boujenah dans
Père et fils qu'il renoue, à 73 ans, avec le succès au cinéma. En 2005, il est à l'affiche de la comédie policière
Edy, portée par François Berléand et son duo au théâtre avec Anouk Aimée dans
Love letters rencontre un énorme succès (8 mois à l'affiche à Paris). Discret, il reste encore aujourd'hui l'un des comédiens les plus populaires.
MADAME MUSQUIN