Romain DurisDans
Les Poupées russes (2005)
Issu d'une famille d'artistes, Romain Duris intègre après le bac une école de dessin. Mais il est bientôt repéré dans la rue par un directeur de casting à la recherche des héros du
Péril jeune, téléfilm réalisé par Cédric Klapisch dans le cadre de la série d'Arte
Les Années lycée en 1993. Le succès de ce portrait de groupe - dans lequel figurent également les débutants Vincent Elbaz et Hélène De Fougerolles - est tel que le film sort en salles deux ans plus tard. Entretemps, Duris apparaît dans
Frères, téléfilm signé par un autre cinéaste prometteur, Olivier Dahan.
Look débraillé, sourire charmeur, et de l'énergie à revendre : Romain Duris ne tarde pas à devenir l'un des comédiens les plus populaires de sa génération. Sollicité par la jeune garde du cinéma français (Kounen, Graham Guit), il retrouve Dahan pour le sombre
Dejà mort, mais devient surtout l'acteur-fétiche de Klapisch : glandeur à dreadlocks dans
Chacun cherche son chat (1996), il incarne le père de... Belmondo dans le film d'anticipation
Peut-être. Une forte complicité se noue également avec Tony Gatlif, qui l'emmène en Roumanie à la découverte du monde gitan dans
Gadjo Dilo, avec au bout de cette quête initiatique une nomination au César du Meilleur espoir en 1999.
En 2002, l'énorme succès de
L'Auberge espagnole, comédie de Klapisch qui relate le quotidien d'une bande d'étudiants Erasmus, marque un tournant dans la carrière de Romain Duris. S'il continue d'être à l'affiche de premiers films audacieux, d'
Osmose au quasi-expérimental
Shimkent hotel en passant par
17 fois Cécile Cassard, il prend désormais part à des projets de plus grande ampleur : donnant la réplique à Adjani dans
Adolphe, il enfile le costume de gentleman cambrioleur dans la superproduction
Arsène Lupin. Toujours fidèle à Tony Gatlif
(Exils) et Klapisch
(Les Poupées russes), il impressionne dans
De battre mon coeur s'est arrêté d' Audiard (2005) : fébrile et habité, il y interprète un agent immobilier véreux sauvé par le piano.
Prochainement, il sera à l'affiche de
Dans Paris avec Louis Garrel et Guy Marchand.
Un comédien qui a déjà montré une sacrée palette de ses talents et qui pourtant sait nous surprendre à chaque fois. Ses choix parviennent à merveille à aillier les succès populaires (comme les films de Klapisch) et les films moins "grand public" (je le mets bien entre guillemets) comme les films de Tony Gatlif ou Benoît Jacquot. C'est un vrai bonheur de voir acteur dont il se dégage une grâce, une aisance naturelles.
Un comédien de 30 ans qui a déjà l'étoffe d'un monstre sacré !
MADAME MUSQUIN