la caméra
Une caméra
Le terme de caméra ne désigne en français que l'appareil à enregistrer photographiquement le mouvement et non, comme c'est le cas en anglais, l'appareil photographique. Leur ancêtre commun est la camera obscura. Pendant la première moitié du XIXe siècle, de nombreux chercheurs ont mis au point des appareils de reproduction optique du mouvement (dessins animés), fondés sur le phénomène de la persistance des impressions sur la rétine. L'invention de la photographie suggéra très vite celle de séquences de vues pour étudier le mouvement et, dès 1864, Ducos du Hauron décrivit en détail le mécanisme d'une caméra utilisant une pellicule souple; toutefois, les disques porte‑émulsion en verre des premières réalisations (Jansen, 1874, et Marey, 1882) ne permettaient de prendre au maximum que quelques dizaines de clichés de suite. La première caméra ne fut réalisable que lorsqu'un support adéquat fut trouvé à l'émulsion sensible par Eastman (1884), qui utilisa, comme Reynaud dans son Praxinoscope (marque déposée), une bande perforée de Celluloïd. Ce fut Marey qui réalisa en 1887 le chronophotographe, première caméra à film souple sensible, auquel succéda l'année suivante le kinétographe de Dickson et Edison. Toutefois, ces appareils étaient lourds et encombrants, et ce n'est qu'en 1895 que les frères Lumière mirent au point une caméra légère et fiable, qui présentait tous les avantages des appareils modernes. Parallèlement, leur invention d'un projecteur pratique (sur écran), qui connut un énorme succès, marquait en fait la naissance du cinéma. Depuis lors, les caméras se sont perfectionnées considérablement, en conservant cependant les caractéristiques fondamentales de celle des frères Lumière.
Principe de fonctionnement de la caméra La caméra est une chambre photographique qui prend des clichés à cadence régulière, le plus souvent à 24 par seconde. Projetées à la même allure, ces images forment une suite qui semble continue grâce à la persistance rétinienne de l'œil. La caméra comprend trois parties principales: le bloc optique, la chambre photographique et le mécanisme d'entraînement. Le bloc optique est composé de plusieurs lentilles. En jouant sur leurs positions respectives, l'opérateur de prises de vues rend les clichés plus ou moins nets. Il peut également grossir (zoomer) un détail de ce qu'il filme. Derrière le bloc optique se trouve la chambre photographique dans laquelle l'émulsion est exposée à la lumière.
Le mécanisme d'entraînement positionne le film grâce aux perforations situées sur ses côtés. Un système de griffes fait avancer la pellicule au rythme de 24 images par seconde. L'entraînement de ces griffes est synchronisé avec l'obturateur, qui doit être fermé lorsque le film est en mouvement et laisser passer la lumière dès que le film est bien stable. Sur la pellicule, les images se trouvent entre les deux rangées de perforations. La bande‑son est généralement placée sur un des côtés, entre une rangée de perforations et le bord de la pellicule.
Dans certains cas, le son est enregistré sous forme optique et dans d'autres sous forme magnétique. Le film comporte alors une petite piste magnétique sur un de ses côtés. Les pellicules à bande magnétique couchée sont plus chères que les autres mais donnent un résultat sonore meilleur.
Il existe plusieurs types de caméras selon le format de film utilisé. Plus la pellicule est large, plus l'image gagne en définition. Les largeurs des films vont de 8 à 70 mm. Avant l'avènement des caméras électroniques (caméscopes), le 8 mm était le standard des films d'amateurs. Avec les caméras 16, 35 et 70 mm, on entre dans le domaine professionnel.
La plupart du temps, le rapport entre la largeur et la hauteur de l'image est de 4/3. Mais le Cinémascope propose des images bien plus allongées, au format 16/9. Le bloc optique est alors équipé d'un jeu de lentilles spéciales appelé l'anamorphoseur. Ce jeu de lentilles compresse l'image dans le sens de la largeur pendant le tournage, puis la décompresse à la projection.
© Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2000