Jean MaraisJean Marais, de son vrai nom Jean Alfred Villain-Marais ( né le 11 décembre 1913 à Cherbourg, mort le 8 novembre 1998 à Cannes), est un acteur français. Il est aussi un metteur en scène, écrivain, peintre, sculpteur, potier, cascadeur reconnu.
Jean Marais est né en 1913 à Cherbourg, d'un père vétérinaire. Il a un frère. Sa mère est quelque peu fantasque. Quand il a 4 ans, elle décide de partir à Paris avec ses deux fils. Il fut élève au lycée Condorcet. Jean Marais ne reverra son père que près de 40 ans plus tard, sans être sûr qu'il soit bien son père. Il a un fils adoptif, Serge.
Il fait de la figuration dès 1933 dans les films de Marcel L'Herbier qui ne lui donnera jamais sa chance. En 1937, il échoue au concours d'entrée au Conservatoire et étudie chez Charles Dullin, au Théâtre de l'Atelier. Il y découvre les pièces classiques où il tient des rôles de figuration qui lui permettent de financer ses cours.
Sa rencontre avec Jean Cocteau en 1937 marque le véritable lancement de sa carrière. Le cinéaste tombe amoureux du jeune acteur. S'ensuit une amitié amoureuse qui dura jusqu'à la mort de Cocteau en 1963. Jean Cocteau lui donne d'abord un rôle muet car Marais a une très mauvaise voix pour le théâtre à ses débuts, pour changer sa voix il se mettra à fumer. Il lui écrit rapidement une pièce sur mesure: Les Parents terribles qui lui donne la reconnaissance de la profession. En 1943, il joue un Tristan moderne dans L'Éternel Retour de Jean Delannoy. Il a une vive altercation avec le critique artistique Alain Laubreaux, du journal collabo Je suis partout qui l'avait qualifié de "L'homme au Cocteau entre les dents" (cette altercation a d'ailleurs été reprise dans le Dernier Métro de François Truffaut). Il ne doit son salut qu'aux hautes relations de Cocteau et devient l'idole de sa génération.
En 1944 il monte Arnaud et Artémide, mais la pièce est victime d'une cabale semble-t-il menée par les collaborationnistes et s'arrête très vite. Marais gagne encore en popularité et devient un symbole de résistance à l'occupant.
En 1944 Cocteau écrit pour lui La belle et la bête, un film très difficile à tourner et auquel personne ne croyait. Marais entre alors dans la légende. En 1949, il joue dans Orphée, du même Cocteau. Dans les années 50, il se détache de Cocteau. Il tourne pour des grands cinéastes Luchino Visconti, Jean Renoir, Sacha Guitry entre autres.
À la fin des années 40, il rentre à la Comédie Française. Il y est à la fois comédien, metteur en scène et décorateur. C'est la première fois qu'une telle fonction est donnée à un aussi jeune comédien. Marais quitte le Français après une altercation avec le directeur.
En 1959, il tourne une dernière fois avec Cocteau, Le testament d'Orphée. Il y joue Œdipe. Marais a quitté Cocteau pour un danseur.
En 1959, André Hunebelle lui propose de tourner Le Bossu. C'est le début d'une nouvelle carrière. Il était déjà populaire, ces films moins intellectuels que les précédents lui amène un nouveau public. Il tourne Le Capitan avec Hunebelle puis une série de films de cape et d'épée, plus ou moins réussis et finalement enchaîne des films plus médiocres. Il connait un nouveau succès avec la série des Fantômas, mais ces films n'ont plus le prestige des précédents et surtout Louis De Funès lui vole la vedette. Voyant que le cinéma est fini pour lui, il se retire au théâtre. En 1970, Jacques Demy lui donne son dernier grand rôle dans Peau d'âne.
Jean Marais se retire à Vallauris où il pratique la poterie, la sculpture et le théâtre. Il ouvre même une galerie d'art grâce à un couple d'amis potiers. Vers 1980, il monte le spectacle Cocteau Marais et devient le gardien de l'œuvre de Cocteau, sans en avoir légalement les droits. Au cours des années 80, il joue au théâtre (Don Diègue dans Le Cid, Le Roi Lear, Les Monstres sacrés) et quelques rôles au cinéma (dans Parking de Jacques Demy et dans Les misérables du XXe siècle de Claude Lelouch). Il joue son dernier rôle au cinéma dans Beauté volée de Bernardo Bertolucci en 1995.
Dans une interwiew donnée à Bernard Pivot, Jean Marais a précisé n'avoir jamais fait de figuration dans Drôle de drame et avoir été remplacé à la dernière minute.
Il écrit quelques livres, ses mémoires, L'inconcevable Jean Cocteau, contes et poèmes
Jean Marais meurt à Cannes le 8 novembre 1998, il est enterré dans le petit cimetière de Vallauris, la ville des potiers, où il a passé les dernières années de sa vie.
Filmographie * 1933 : Dans les rues de Victor Trivas
* 1933 : Étienne de Jean Tarride
* 1933 : L'Épervier de Marcel L'Herbier
* 1934 : L'Aventurier de Marcel L'Herbier
* 1934 : Le Scandale
* 1935 : Le Bonheur de Marcel L'Herbier
* 1936 : Les Hommes nouveaux de Marcel L'Herbier
* 1936 : Nuits de feu de Marcel L'Herbier
* 1937 : Abus de confiance d'Henri Decoin
* 1937 : Drôle de drame de Marcel Carné
* 1937 : Si Paris nous était conté film de Sacha Guitry, rôle du roi François Ier de France
* 1941 : Le Pavillon brûle de Jacques de Baroncelli
* 1942 : Carmen de Christian-Jaque
* 1942 : Le Lit à colonnes de Roland Tual
* 1943 : L'Éternel Retour de Jean Cocteau et Jean Delannoy
* 1943 : Voyage sans espoir de Christian-Jaque
* 1946 : La Belle et la Bête de Jean Cocteau
* 1946 : Les Chouans
* 1947 : L'Aigle à deux têtes de Jean Cocteau
* 1947 : Ruy Blas de Pierre Billon
* 1948 : Aux yeux du souvenir de Jean Delannoy
* 1948 : Le Secret de Mayerling de Jean Delannoy
* 1948 : Les Parents terribles de Jean Cocteau
* 1949 : Orphée de Jean Cocteau
* 1950 : Coriolan
* 1950 : Le Château de verre de René Clément
* 1950 : Les Miracles n'ont lieu qu'une fois d'Yves Allégret
* 1951 : Nez de cuir d'Yves Allégret
* 1952 : La Maison du silence
* 1952 : L'Appel du destin de Georges Lacombe
* 1953 : Dortoir des grandes d'Henri Decoin
* 1953 : Julietta
* 1953 : Les Amants de minuit
* 1955 : Le Guérisseur
* 1954 : Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry
* 1955 : Futures vedettes de Marc Allégret
* 1955 : Goubbiath
* 1955 : L'Amour sous l'électrode de Jean Cocteau
* 1955 : Le Comte de Monte-Cristo
* 1955 : Napoléon de Sacha Guitry
* 1955 : Toute la ville accuse
* 1956 : Elena et les hommes de Jean Renoir
* 1956 : Si Paris m'était conté
* 1957 : Amour de poche de Pierre Kast
* 1957 : La Tour, prends garde ! de Georges Lampin
* 1957 : La Vie à deux
* 1957 : Nuits blanches (Le Notti bianche) de Luchino Visconti
* 1957 : SOS Noronha
* 1957 : Typhon sur Nagasaki d’Yves Ciampi
* 1958 : Chaque jour a son secret
* 1959 : Le testament d’Orphée de Jean Cocteau
* 1960 : Austerlitz d’Abel Gance
* 1960 : Le Bossu d’André Hunebelle
* 1960 : Le Capitan d’André Hunebelle
* 1961 : La Princesse de Clèves de Jean Delannoy
* 1961 : Capitaine Fracasse de Pierre Gaspard-Huit
* 1961 : Le Miracle des loups d’André Hunebelle
* 1961 : L'Enlèvement des Sabines
* 1961 : Napoléon II l'Aiglon
* 1961 : Ponce Pilate de Gian Paolo Callegari
* 1962 : Le Masque de fer d’Henri Decoin
* 1962 : Les Mystères de Paris d’André Hunebelle
* 1963 : L'honorable Stanislas, agent secret
* 1964 : Fantômas d’André Hunebelle
* 1964 : Patate de Robert Thomas
* 1964 : Thomas l'imposteur de Georges Franju
* 1965 : Fantômas se déchaîne d’André Hunebelle
* 1965 : Le gentleman de Cocody de Christian-Jaque
* 1965 : Le Saint prend l'affût
* 1965 : Pleins feux sur Stanislas
* 1965 : Train d’enfer
* 1966 : 7 hommes et une garce de Bernard Borderie
* 1966 : Fantômas contre Scotland Yard d’André Hunebelle
* 1968 : Le Paria
* 1969 : La Provocation
* 1969 : Le Jouet criminel de Adolfo Arrieta
* 1970 : Peau d’Âne de Jacques Demy
* 1975 : Jean Marais artisan du rêve documentaire
* 1976 : Chantons sous l'Occupation documentaire d’André Halimi
* 1976 : Vaincre à Olympie documentaire ?
* 1981 : Chirico par Cocteau de Pascal Kané
* 1982 : Ombre et secret
* 1985 : Parking de Jacques Demy
* 1991 : Les Enfants du naufrageur de Jérôme Foulon
* 1994 : Les Misérables du XXe siècle
* 1995 : Beauté volée (Stealing Beauty) de Bernardo Bertolucci